Piqûre de guêpe – Que faire ?

1. S’agit-il d’une réaction allergique ?

Comme mentionné, pour deux tiers des personnes, la piqûre de guêpe n’est pas grave. Seule une petite partie de la population développe une allergie aux piqûres de guêpes ou d’abeilles. Les réactions générales sévères ne surviennent cependant que chez 1,2 % à 3,5 % des individus. On retrouve plus souvent ces cas chez les personnes déjà allergiques à d’autres allergènes (acariens, pollens…).

En fait, il n’y a jamais de réaction allergique dès la première piqûre. L’allergie aux piqûres de guêpe se développe progressivement ; vous ne remarquerez les symptômes qu’à la deuxième ou troisième piqûre. De plus, cette allergie n’est pas forcément définitive : des thérapies peuvent aider à la réduire, voire à la faire disparaître.

2. Comment reconnaître une réaction allergique ?

Si votre peau gonfle et démange à l’endroit de la piqûre, ce n’est pas forcément un signe d’allergie grave. Il s’agit souvent d’une réaction normale au venin et disparaît en trois à quatre jours. En revanche, si le gonflement se situe autour de la gorge ou de la bouche et gêne la respiration, cela devient risqué.

Si d’autres symptômes apparaissent, non seulement à l’endroit de la piqûre mais sur l’ensemble du corps, il s’agit probablement d’une allergie aux piqûres d’insectes. Cela peut être très dangereux, voire mortel, car un choc anaphylactique peut survenir.

Les premiers signes incluent :

• Démangeaisons ou brûlures dans la paume des mains, la plante des pieds ou la zone génitale

• Goût métallique dans la bouche

• Maux de tête

• Symptômes psychiques (anxiété, désorientation)

Parmi les autres signes d’anaphylaxie, on peut observer :

• Rougeurs et urticaire sur la peau ou les muqueuses

• Démangeaisons ou brûlures dans la gorge et sur la langue

• Œdèmes du visage et du cou

• Nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhée

• Rhinorrhée, enrouement

• Difficultés respiratoires sévères

• Bouffées de chaleur, sensation de faiblesse, vertiges

Surveillez la présence simultanée de plusieurs de ces symptômes : si vous avez simplement un nez qui coule en même temps qu’une piqûre, cela peut être dû à autre chose.

3. Comment agir en cas de choc anaphylactique ?

Les personnes allergiques ne doivent jamais sous-estimer le risque d’une piqûre. Si vous savez être allergique ou si vous accompagnez quelqu’un qui l’est, voici les recommandations :

1. Avoir toujours sur soi une trousse d’urgence, contenant généralement :

   • Une seringue d’adrénaline (auto-injecteur) pour stabiliser la circulation

   • Un antihistaminique

   • Un corticoïde
     Demandez conseil à votre médecin avant d’utiliser ces médicaments.

2. Au moindre signe de choc anaphylactique, placez la personne en position anti-choc : dos allongé, jambes surélevées.

   • Soutenez les jambes ou posez-les sur un rebord.

   • Attention : cette position n’est adaptée que si la respiration n’est pas compromise. En cas de difficultés respiratoires, il faut surélever seulement le haut du corps, en gardant le dos droit.

3. Si vous n’avez pas de trousse et que la personne présente un risque d’arrêt cardiaque ou d’étouffement, appelez immédiatement les secours (le 15 en France) et prodiguez les gestes de premiers secours en attendant leur arrivée.

4. Traitements et prévention

Comme vu plus haut, l’allergie aux piqûres de guêpe est « apprise » par l’organisme. Elle peut être traitée par hyposensibilisation sous surveillance médicale : on injecte régulièrement, pendant plusieurs semaines, de petites doses de venin d’insecte pour habituer le système immunitaire. À terme, les réactions s’atténuent, voire disparaissent.

Les personnes à risque élevé (apiculteurs, forestiers, agriculteurs, jardiniers, vendeurs de fruits/pâtisseries…) doivent consulter un allergologue pour évaluer leur éligibilité à cette immunothérapie. Même si vous n’êtes pas déjà allergique, c’est un moyen de prévention supplémentaire.